Formation pour les administrateurs et cadres des associations et les directions des ESMS
SEXUALITES – INSTITUTIONS – HANDICAPS
Quels possibles pour sortir de l’impasse ?
Les associations sont souvent démunies pour prendre en compte, dans les positionnements institutionnels et dans les pratiques d’accompagnement du quotidien, les dimensions de la santé sexuelle et de la vie amoureuse. Cette situation est en grande partie liée à l’absence de formation des professionnels et des cadres.
Pourtant, cette question est devenue une obligation qui engage la responsabilité des dirigeants.
Objectifs de la formation
A l’issue de la formation, les participants seront en mesure de :
Prendre en compte les questions de santé sexuelle dans les établissements/services accueillant des personnes que leur situation rend dépendantes de réponses institutionnelles
Identifier les responsabilités des cadres dirigeants au les regard des recommandations du Haut Comité pour la Santé Publique (HCSP-2016), de la Stratégie Nationale de Santé sexuelle (2017), du comité international des droits des personnes handicapées, de la circulaire DGCS 5 juillet 2021
Intégrer les connaissances concernant différentes dimensions impliquées par la prise en compte de la santé sexuelle : sciences humaines, santé publique, droit, sexologie, etc.
Acquérir des outils de travail permettant l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de santé sexuelle dans les associations/établissements et services.
Intervenants
Jean-Luc Letellier – Président fondateur du CRéDAVIS
Lydie Gibey – Responsable INTIMAGIR IdF (Centre ressource vie affective, intime, sexuelle et parentale des personnes en situation de handicap) et directrice du CREAI IdF
Danièle Bellahsen – Intervenante CREAI IdF – Anciennement directrice générale
François Vialla – Professeur des Universités – École de Droit de la Santé – Faculté de droit et science politique : Université de Montpellier UR-UM 206 – Collège du Haut Conseil de la Santé Publique (mandature 2017-2022) – Conseil d’orientation ERE Occitanie
Frédéric Vandamme – Directeur d’établissement – Juriste
Cindy Keita – Personne en situation de handicap
Sheila Warembourg – Diplômée en sexologie et en santé publique – créatrice de SexualUnderstanding
Christian Nile – Référent vie relationnelle, affective et sexuelle à l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ) – Belgique – gouvernement Wallon – Organisateur des salons « En Vie d’amour ».
Alice Vigne – Assistante sexuelle – Association suisse Corps Solidaires
Alexis Gannat – Responsable de la formation au CRéDAVIS
PROGRAMME
1er juin 2023
9h00 – 9h30 : Accueil – Petit déjeuner à bord du bateau le Signac.
9h30 – Séance d’ouverture
Jean-Luc Letellier et Lydie Gibey
Rappel des objectifs et de l’organisation des deux journées
10h00 : Encourager l’autodétermination, c’est réduire la vulnérabilité des personnes.
Sheila Warembourg
Accompagner les personnes vers l’autodétermination, dès le plus jeune âge, est essentiel. Dans les choix du quotidien, savoir affirmer « j’aime » ou « je n’aime pas » … les professionnels (et parents) qui encouragent l’autodétermination réduisent, de fait, la vulnérabilité de la personne en situation de handicap car la personne est en mesure d’être en lien avec ses choix, connaît ses préférences, sait mieux ce qu’elle souhaite ou ne souhaite pas. Cet exercice au fil de la vie, lui donne des capacités pour mieux communiquer ses désirs, son consentement ou non-consentement quand elle est confrontée aux désirs de l’autre. Quand elle a été entendue dans ses affirmations, elle sait l’importance d’être à l’écoute de l’autre. L’autodétermination est la clé du véritable consentement et le respect du consentement de l’autre.
11h30 Pause
11h45 : …et dans mon établissement… quelles limites, quels possibles
Lydie Gibey / Danièle Bellahsen
Au cours de cet atelier, les participants seront invités à identifier les possibilités et limites que l’organisation institutionnelle offre aux personnes accueillies pour ensuite, dans un atelier suivant (le lendemain), penser les évolutions souhaitables et les conditions nécessaires pour les mettre en œuvre.
13h00 Déjeuner – cocktail – Croisière sur la Seine
14h00 : « Est-ce qu’on a le droit ? » Penser le droit, ses contraintes, ses possibles, ses illusions….
François VIALLA – Frédérique Vandamme
Le droit positif pose un cadre très protecteur de la vie privée dont la sexualité est une des composantes. Si à proprement parler la sexualité n’est pas un droit fondamental, elle demeure une liberté reconnue et protégée. Les limites, parfois inventées et les bornes parfois posées, dans les institutions et établissements notamment, se doivent de prendre en considération cette nature juridique. Cette liberté individuelle reconnue à tous les sujets de droit implique en retour que chacun respecte celle d’autrui. L’ombre du droit plane encore sur les problématiques de responsabilité et conduit, parfois, à des restrictions de la liberté qui exposent plus qu’elles ne protègent.
Exposé sous la forme d’un aller-retour vivant entre les notions théoriques du droit et les réalités vécues par les dirigeants des établissements.
16h00 Pause
16h15 : Les possibles vus depuis une association
CAP’ devant ! Intervenante principale : Cindy Keita
Partage d’une expérience qui montre tous les degrés d’implication (Présidence associative – direction générale – directions d’établissements- équipes – personnes accompagnées) pour une véritable mise au travail d’une stratégie de santé sexuelle.
17h45 : Avoir recours à l’assistance sexuelle – Droit – Éthique – Déontologie
Témoignage d’une assistante de l’association suisse Corps Solidaires
19h – Apéritif et dîner croisière sur la Seine
20h30 : Du point de vue de la Belgique
Christian NILE
Le CRéDAVIS et l’AVIQ ont engagé un partenariat étroit depuis de nombreuses années.
La Belgique, entre-autre, a reconnu officiellement récemment l’assistance sexuelle auprès des personnes en situation de handicap. Monsieur NILE nous fera part de ce qui, de son point de vue, diffère entre nos deux pays quant à la prise en compte de la dimension sexuelle des personnes avec handicap et ce qui, malgré les apparences, reste identique concernant les freins encore à l’œuvre. Il relatera également l’expérience des salons « En Vie d’Amour ».
22 heures – Fin de la première journée
2 juin 2023
9h00 : Accueil – Petit déjeuner à bord du bateau le Signac.
9h30 : Le parcours pédagogique ou proposition d’accompagnement au fil de la vie
Sheila Warembourg
Promouvoir la santé sexuelle dans une approche globale et positive pour les enfants, les adolescents et les adultes, c’est mettre en place un PARCOURS éducatif d’accompagnement tout au long de la vie (et souvent, devoir compenser l’absence d’éducation antérieure). Ce parcours doit impérativement avoir comme objectif final l’autonomie et à l’auto-détermination des personnes qui deviennent responsables de leur sexualité.
Cette intervention explicite les outils et les moyens de communication, la méthodologie de ce parcours et les intervenants possibles ou souhaitables. Il y a nécessité à rendre visible ce parcours dans le projet d’établissement, dans le livret d’accueil et dans une charte afin qu’usagers, professionnels, tiers aidants et familles puissent comprendre les initiatives proposées.
10h30 : Les ressources INTIMAGIR
Lydie Gibey – Alexis Gannat
À la suite de la décision gouvernementale de création des centre ressources régionaux (Centre ressource vie affective, intime, sexuelle et parentale des personnes en situation de handicap) qui ont pour vocation d’être en support des établissements et des personnes, présentation du centre INTIMAGIR ile de France, organisation, projets, perspectives
11h00 Pause
11h15 : Mettre en place des référents sexualité
Alexis Gannat
Suite aux directives de la DGCS, il est demandé à chaque établissement de former et de nommer des référents sexualité. Quels sont les prérequis, les missions, les modalités à mettre en œuvre. Préconisations du CRéDAVIS.
11h45 : Du consentement au désir, du désir à l’amour !
Jean-Luc Letellier
On entend partout, de nos jours, que la question qui doit être traitée prioritairement est celle du consentement. Des injonctions plus ou moins explicites vont jusqu’à demander aux personnels de s’assurer du consentement des éventuels partenaires.
Il faut se méfier des idées qui paraissent simples et évidentes et il sera question ici de tenter de montrer qu’il s’agit peut-être d’une fausse bonne idée et que c’est ailleurs que nous devrions porter nos efforts pour tenter de faire diminuer cette situation insupportable des violences faites aux femmes et en particulier aux femmes en situation de handicap ou de vulnérabilité.
13h00 Déjeuner – cocktail – Croisière sur la Seine
14h – 15h30 : Faire évoluer concrètement le droit des personnes dans mon association ou établissement. – Travail en ateliers
15h30 : Échanges et conclusions
16h30 : Évaluation
17 heures : fin du séminaire